jeudi 23 juin 2011

Thundercat : Brainfeeder' Bass Master General (interview L.A. Weekly))


Lundi soir, je découvrais via la newsletter de Weekly Propaganda deux titres du premier album de Thundercat en téléchargement gratuit. Mardi soir, je mettais en ligne un texte sur leur auteur, sans oublier les liens vers les morceaux. Mercredi matin, je découvrais une interview de Thundercat réalisée par Kristina Benson et publiée sur un blog du L.A. Weekly. Aujourd'hui, car ce type est vraiment à suivre, j'en traduis naturellement quelques extraits.

Kristina Benson : Ca fait quoi d'avoir l'oreille absolue ?
Thundercat : Ah, ouais, c'est vrai, j'ai l'oreille absolue. Je suis un type dont l'oreille absolue a été altérée par le fait que je m'accorde généralement à ce qui se passe. Quand j'étais gamin, c'était horrible ! Si deux notes qui se suivaient étaient dissonantes, ça me rendait dingue. Si j'avais l'impression qu'il y avait quelque chose entre les notes, ça me hérissait.


K. B. : Tu disais dans une autre interview que quand tu avais travaillé avec Erykah Badu, elle te demandait de jouer quelque chose en rouge, ou en vert. Comment joues-tu quelque chose en rouge ?
Thundercat : Parfois les gens ne peuvent pas t'expliquer précisément ce qu'ils veulent que tu joues, mais c'est ton devoir d'essayer de te représenter ce qu'ils veulent entendre. Alors tu écoutes ce qui se passe dans la chanson et tu joues tout ce que tu peux. C'est comme si tu parcourais un rolodex mental de tout ce que tu considères rouge - ça peut être n'importe quoi, d'un lick d'Allan Holdsworth à Bootsy Collins - ou ça peut simplement d'être plus actif dans ton jeu. Quoi que soit 'rouge' pour toi, c'est toujours là où est ton esprit. Tu peux être le gars qui se dit 'comment diable jouer quelque chose de rouge ?'. Ou tu peux te dire, 'laisse-moi essayer de me représenter où ça nous mène'. 


K. B. : Tu disais avoir eu envie de jouer de la basse après avoir entendu un morceau de Jaco Pastorius.
T. : J'ai commencé à prendre la basse plus au sérieux quand j'ai découvert Jaco Pastorius. J'étais déjà passé par différents instruments à cordes quand mon père m'a fait écouter "Portrait of Tracy" et ça m'a fait flipper. D'un point de vue sonique. Et je n'arrivais pas à croire qu'on puisse faire un truc comme ça. Emotionnellement pour moi, c'était énorme

K. B. : Comment c'était la première fois que tu écoutais la radio et que tu as entendu une chanson sur laquelle tu jouais ?
T. : Complètement dingue. J'avais complètement oublié que j'avais joué sur le dernier album de Snoop Dogg jusqu'à ce qu'un ami me dise 'ton truc sur l'album de Snoop est terrible !'. Bon sang, j'ai fait ça et j'ai oublié que je l'ai fait. C'est Snoop, Bootsy, et je joue de la basse !

K. B. : Peux-tu chanter et jouer de la basse ?
T. : Ma théorie, c'est que si Tony Williams peut chanter, et si Kanye West peut chanter, alors moi aussi. Et j'essaie !

K. B. : Comment sais-tu que tu es satisfait d'une chanson ?
T. : J'essaie simplement d'être aussi impliqué émotionnellement que je le peux. Et aussi, très souvent, je travaille avec quelqu'un et il y a plus d'une opinion en jeu et on peut mutuellement s'équilibrer.


K. B. : Qu'as-tu appris en travaillant avec Flying Lotus ?
T. : J'ai appris qu'il y a des gens qui peuvent parler sans parler. C'est pour ça que Wayne Shorter a écrit "E.S.P.". Il y a quelque chose de très spécial entre Lotus et moi, en toute honnêteté. Il n'y a vraiment qu'une poignée de gens comme ça. C'est comme parler sans parler et nous avons eu beaucoup de conversations soniquement où nos pensées sont si proches et dans la même veine. Et ça vient comme ça. Les chansons sont juste symbiotiques. Elles ont commencé finies. Ca arrive souvent entre moi et Lotus, même sur scène. C'est rare de trouver ça. Tu atteins rarement ce niveau avec les gens. C'est presque comme si... nous sommes trois frères et c'est comme si Lotus était l'autre frère. Il serait un Bruner.

The Golden Age of Apocalypse sort le 30 août 2011 sur Brainfeeder, le label de Flying Lotus. Nous aurons probablement l'occasion d'en reparler alors. D'ici là, vous pouvez patienter en téléchargeant deux titres. Enfin, c'est plutôt l'inverse qui risque de se produire : écouter ces deux titres vous rendra carrément impatient de découvrir tout l'album !

A tout hasard, si vous êtes à Los Angeles aujourd'hui, Flying Lotus et Thundercat se produisent au Music Box du théâtre Henry Fonda, en compagnie d'Austin Peralta, Teebs et Strangeloop. Ca se trouve sur Hollywood Boulevard.


3 commentaires:

  1. cool merci pour la trad :)

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