samedi 16 avril 2011

Tabu Ley Rochereau et ses "Rocherettes" sur scène...


Nous disions il y a quelques jours que Tabu Ley Rochereau avait tenu la dragée haute à James Brown et à la Fania lors du festival qui se tenait à Kinshasa, en 1974, à l'occasion du combat entre Mohamed Ali et George Foreman, le fameux Rumble in the Jungle. Le dire, c'est bien mais c'est mieux de s'en rendre compte en images !

Pascal Tabu Ley, dit Rochereau, est un des premiers musiciens congolais à s'être ouvertement inspiré de James Brown. Selon lui, "il faut absolument 'browniser' la scène musicale congolaise (...). En clair, il faut définitivement renoncer, non pas tant à la rumba, matrice de la musique nationale, ou au soukous, version améliorée de cette rumba, mais à certains de ses mouvements lents, et introduire à la place des déhanchements inédits, comme ceux qui caractérisent le jerk, le twist, le rock ou la pop music" (Jean Mpisi, Tabu Ley Rochereau Innovateur de la musique africaine, p. 231-232).

Dans la musique congolaise, il n'était jusqu'alors pas de mise que les chanteurs dansent sur scène, Rochereau et la jeune génération inspirée de James Brown, le Trio Madjesi et autres Bavon Marie Marie, vont s'y employer. Rochereau recrute des danseuses qu'ils nomment les Rocherettes. Et comme vous pourrez le constater, ce sont elles qui font le spectacle, les pas du patron s'ils sont audacieux sont plus empruntés. On pourrait même aller jusqu'à dire qu'elles lui volent la vedette. Sans oublier le groupe infaillible qui tourne derrière...


Dans ce festival à l'affiche prestigieuse, dont la scène est installée dans le Stade du 20-Mai, si les vraies vedettes s'appelaient James Brown et The J.B.'s et Celia Cruz accompagnée de la Fania All Stars, les deux grandes stars locales ont également été brillantes, Rochereau bien sûr, mais aussi son éternel rival, Franco qui lui n'avait même pas besoin de danser.

Le documentaire Soul Power a restitué l'ambiance de ce festival et de ces concerts. Jeffrey Levy-Hinte qui était monteur sur le documentaire de Leon Gast, When We Were Kings, consacré à ce combat Ali-Foreman, a donc réalisé ce nouveau film concentré cette fois sur la musique, à partir des innombrables heures de rushes qui n'avaient pas été exploitées par Gast.

Pour info, les premiers instants de l'extrait présenté nous montre le percussionniste Big Black dans un impressionnant solo de congas. Il est également l'auteur de la belle chanson, "Love Sweet Like Sugar Cane" que nous avions évoqué ici...

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