dimanche 3 avril 2011

Rome, le western-spaghetti de Danger Mouse


Rome ne s'est pas faite en un jour, sa réalisation a duré cinq ans. Ici, Rome n'est pas un film, c'est la musique d'un western-spaghetti virtuel, la dernière œuvre de Danger Mouse, un projet partagé avec le compositeur italien Daniele Luppi. L'album est un hommage aux bandes originales créées par Ennio Morricone, bien sûr, mais aussi d'autres compositeurs italiens comme Piero Umiliani ou Bruno Nicolai.


Danger Mouse ayant toujours plusieurs casseroles sur le feu, la réalisation de cet album a ainsi duré cinq ans. Il devrait finalement sortir au mois de mai. Il a été enregistré à l'ancienne, en analogique, dans les mythiques Forum Studios de Rome, là même où Morricone et ses collègues posaient sur bande leurs compositions. Les musiciens de ces fameuses sessions ont également été invités. La plupart retraités et septuagénaires ne s'étaient pas vus depuis des lustres. Comme le confiait Danger Mouse au Guardian, "le premier jour, quand ils sont arrivés, vous pouviez voir que c'était la première fois depuis très longtemps qu'ils se retrouvaient ensemble dans la même pièce. Ils se donnaient de grandes accolades, il y a eu quelques larmes. Mais après deux heures, ils étaient déjà tous en train de se gueuler dessus". Ils ont gardé leur patte et leur présence, ce qui avec le matériel d'époque du studio, contribue à donner sa couleur au projet.

Tout chevronnés qu'ils soient, ce ne sont pas ces retraités braillards qui pourraient donner une couleur plus glamour à l'album, aussi Danger Mouse et Daniele Luppi ont-ils conviés des invités de marque à poser leur voix sur un album en grande partie instrumental. Il s'agit de Jack White et Norah Jones. Effectivement plus glamour.

Pour vous plonger dans l'ambiance, voici la bande-annonce. C'est tourné dans le désert, comme la plupart des westerns-spaghetti. Danger Mouse, Daniele Luppi, Jack White et Norah Jones expliquent leurs intentions et implications dans le projet. Regardez vite cette vidéo car avec EMI, il est fort probable que l'intégration de la vidéo sur les blogs et autres soit désactivée pour mieux en laisser l'exclusivité à YouTube. Je trouve ça con mais qu'y puis-je ?

Peut-être en parlerons-nous plus tard, lors de la sortie de Rome, mais déjà il est intéressant de noter les allers-retours géographiques qu'un imaginaire commun à pu occasionner sur cet album. Après que des Italiens nourris de films américains aient réalisés leurs propres westerns, aujourd'hui, c'est un jeune homme américain amateur de ces westerns-spaghetti qui enregistre en Italie une musique inspirée de ces films...


Si Rome est déclarée sous l'influence d'Ennio Morricone et consorts, l'écoute des deux titres où participent Jack White et Norah Jones m'évoquera plutôt l'ambiance des albums d'Howe Gelb, Giant Sand et autres, lequel ne figure pourtant pas au générique...



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