lundi 18 avril 2011

Le Parfum du seringat et l'odeur du gousset


"Nul arôme n'a plus de nuances ; c'est une gamme parcourant tout le clavier de l'odorat, touchant aux entêtantes senteurs du seringat et du sureau, rappelant parfois le doux parfum des doigts qu'on frotte après y avoir tenu et fumé une cigarette. Audacieux et parfois lassant chez la brune et la noire, aigu et féroce chez la rousse, le gousset est parfois capiteux ainsi que certains vins sucrés chez la blonde."
(Joris-Karl Huysmans, Croquis Parisiens)


Si le gousset désigne le creux de l'aisselle, ou peut-être devrais-je dire désignait, à une époque où il n'était pas encore coutume de l'épiler. S'il m'arrive de regretter cette pratique tant le poil est ce formidable conservatoire des odeurs corporelles et si je goûte l'éloge que fait Huysmans des subtilités de celles-ci, je laisse à notre homme de lettres la comparaison entre l'arôme des aisselles d'une femme et le doux parfum, entre autres, du seringat.

La floraison du seringat fait partie des plus douces offrandes du Printemps et son parfum m'évoque plutôt une fraîcheur apaisante qu'une moiteur sensuelle. Dans quelques semaines, l'orange des trompettes de Jericho prendra le relai, annonciateur de l'été. D'ici là, j'espère avoir le loisir d'une petite sieste sous le seringat.


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