jeudi 24 février 2011

La Soul de Charles Bradley, ou la Matière de toute une vie...


Dépêchez-vous de prendre vos places avant que ça ne soit complet ! Pour sa première soirée en 2011, les Cosmic Groove Sessions proposent une programmation de choix. Vendredi soir, 25 février, sur la scène du JAM à Montpellier, nous aurons droit à deux concerts en un : Lee Fields et Charles Bradley, effectuant une tournée commune, chacun accompagné de son groupe, The Expressions et The Menahan Street Band. Autrement dit : ce qui se fait de mieux dans le genre. Aujourd'hui et demain, nous allons faire les présentations. Avant d'essayer de répondre à la question : faut-il être vieux pour être crédible en chanteur de soul ?

Charles Bradley vient de sortir son premier album, No Time for Dreaming à... 62 ans ! Comme ça, à brûle-pourpoint, je ne vois guère que la grande Clementina de Jesus à avoir commencé aussi tardivement sa carrière, à un âge auquel la plupart de leurs collègues ont été contraints à déjà prendre leur retraite. Et, d'ailleurs, comme elle, Charles Bradley a longtemps travaillé comme cuisinier.

La vie de Charles Bradley, pas épargnée par les coups durs, fournirait de la matière à un bon biopic à la mode hollywoodienne. Pour l'instant, contentons-nous du récit biographique "officiel" proposé par sa maison de disques. Celui-ci évoque un concert de James Brown à l'Apollo, en 1962, auquel il eut la chance d'assister et qui fut le déclic lui donnant envie d'entrer en musique. Il se sera donc écoulé près d'un demi siècle, fichtre, entre la naissance de cette vocation et sa concrétisation sous forme de disque. Pour la scène, ce fut moins long. Dès les années soixante, il chante sur scène et a, paraît-il, beaucoup de succès auprès du public féminin. Il monte un groupe mais l'aventure se termine assez brutalement quand ses membres n'échappent pas à la conscription et sont envoyés sur le front au Vietnam. Sans autres perspectives, Charles Bradley s'est donc installé aux fourneaux et c'est ce métier de cuisinier qu'il aura exercé jusqu'à sa rencontre avec un certain Gabriel Roth, patron de Daptone Records...

Cette rencontre survient pourtant au moment où Charles Bradley est au fond du trou, dévasté par la mort de son frère, assassiné par son propre fils. Pourtant, à cette époque, en parallèle à son day job en cuisine, Charles Bradley se produit sur de petites scènes sous le nom de Black Velvet pour interpréter un répertoire de reprises, notamment de James Brown. On connaît la suite...

Le destin semble enfin lui sourire. Gabe Roth, à qui on ne la fait pas, réalise immédiatement qu'il tient là une perle rare, un trésor à l'état brut. Il l'invite aux studios Daptone où il le fait enregistrer une session avec les Sugarman 3 et le présente à Thomas Brenneck, guitariste-pilier de la maison. Ce dernier est lui aussi conquis et se lie avec Bradley. De cette collaboration va naître une amitié. Brenneck pousse son ami à ne pas se contenter d'interpréter les chansons des autres mais à mettre en mots la matière bouleversante de sa vie. Ainsi la mort de son frère lui inspire "Heartaches and Pain". Mais Thomas Brenneck possède un emploi du temps chargé, se partageant entre les Dap-Kings, jouant derrière Sharon Jones ou Amy Winehouse, et sa propre formation le Menahan Street Band, groupe instrumental du nom de sa rue. Alors les enregistrements se déroulent donc dans les temps libres, souvent dans sa propre chambre où il a installé un petit studio. Il faut ainsi quelques années pour que la paire accouche de cet album, touchant et sincère, sorti sur le label Dunham, sous-division de Daptone...

Avant de le découvrir sur la scène du JAM, voici la vidéo de "The World (Is Going Up in Flames)". Alors que le refrain de la chanson dit "they don't hear me cryin'", on le rassurera : si, Charles, on te voit pleurer, et même quand tu ne pleures pas, on en a l'impression. Son visage semble en permanence grimaçant de larmes. Mais nul doute pourtant que vendredi soir sur scène, il sera rayonnant. Quant à la question de départ, le lien entre l'âge de l'interprète et la soul, on attendra d'évoquer Lee Fields demain et de les voir tous deux sur scène, pour apporter quelque élément de réponse...



2 commentaires:

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