mercredi 15 décembre 2010

Le Tout-Puissant Mazembe bat l'Internacional de Porto Alegre 2-0

Pour une fois qu'il y a un club congolais en finale du Championnat du Monde des Clubs, personne n'en parle. C'est pourtant une première historique pour un club africain. Il faut dire que cette compétition qui a remplacé la Coupe Intercontinentale, n'intéresse pas grand monde. Cette année, l'épreuve se déroule à Abu Dhabi.  Cet après-midi, le Tout-Puissant Mazembe, club de Lubumbashi, a battu 2-0 l'Internacional de Porto Alegre, pourtant archi-favori. Tandis qu'un autre Inter, celui de Milan, dispute l'autre demi-finale contre les Coréens de Seongnam Ilhwa Chunma.


Tout Puissant ! Tout de suite, ce nom évoquera aux amateurs l'orchestre de Franco : le Tout Puissant OK Jazz... Et puisque les Brésiliens ont toujours adoré le football-samba, pourquoi ne pourrait-on pas gagner des titres en pratiquant du football-rumba ? On précisera que le style de jeu de l'Internacional n'est pas exactement du football-samba. Les Gauchos ont la réputation (méritée) d'être rugueux.

Le TP Mazembe se confrontait en tout cas à un gros morceau pour sa demi-finale. En 2006, l'Internacional avait déjà remporté le titre après avoir battu le grand Barça en finale... Où un certain Ceará avait dégoûté et muselé Ronaldinho pendant tout le match. Il y avait alors de la revanche dans l'air car si Ronaldinho est lui-aussi originaire de Porto Alegre, il y jouait dans le club rival, le Grêmio. Aujourd'hui, Ceará joue au PSG et Ronaldinho, même s'il demeure un footballeur d'exception, présente surtout le profil du parfait convive pour les soirées "bunga-bunga" de son président de club, hélas. 

Face au TP Mazembe, l'Internacional arrivait avec son statut de grand club, le club de quelques colorados de légende : de l'élégant Falcão à Pato, de Dunga à Nilmar... De l'effectif actuel, j'avoue ne connaître aucun joueur, hormis Ilan ayant joué en France. En face, pareil. Renseignements pris, la star actuelle de l'Inter s'appelle D'Alessandro et est argentin. Côté Mazembe, c'est Alain Kaluyituka Dioko. Il est en course pour le CAF Award 2010 du meilleur joueur évoluant sur le continent africain. Il avait fait à l'inter-saison un essai à Arles-Avignon avant de revenir à Lubumbashi. Avait-il un pressentiment du désastre à venir du côté de l'AC A-A ou ses prestations ont-elles été jugées non-concluantes ?

De fait, je ne suis plus le football d'assez près pour connaître des joueurs congolais. Peut-être aussi que mon ignorance en la matière tient au fait que les meilleurs sont. des internationaux... français (ou belges). Pour rappel, l'ancien Claude Makélélé, le dilettante Peguy Luyindula, ou désormais Steve Mandanda, sont tous les trois des Kinois de naissance. Les équipes de France peuvent aussi compter sur Yann M'Vila, (dont le père est congolais) avant très prochainement Gaël Kakuta...

Le football africain est très peu médiatisé en Europe, difficile à suivre donc. Ce Championnat du Monde des Clubs est l'occasion de réaliser que le TP Mazembe de Lubumbashi est devenu, ces dernières années, un club majeur en Afrique, venant juste de réaliser le doublé en remportant la Ligue des Champions de la CAF en 2009 et 2010. Mais la star des "Corbeaux", c'est leur président : Moïse Katumbi Chapwe, le très médiatique homme d'affaires et gouverneur de la riche province du Katanga, aux nombreux gisements en minerais. Il est à noter que, grâce à lui, le stade municipal où joue le club est désormais équipé d'une pelouse synthétique, financée "à grande échelle" (sic) par Katumbi lui-même, "auteur d’une structure infrastructurelle adéquate"(re-sic).

A l'heure du match, pourtant mon cœur balance. Je suis partagé, ravi de l'événement historique qui verrait une équipe africaine en finale, en même temps, j'ai beaucoup de sympathie pour l'Internacional. Il faut dire que mon ami Juremir s'est fait une véritable mission de convertir toute ma famille. Lors de notre arrivée à Porto Alegre, dès que nous passions le seuil de sa demeure, il nous remettait un maillot officiel du club. Lors de son dernier séjour montpelliérain, c'est mon fils aîné qui s'était vu offrir la tenue complète. Et je sais très bien que quand il fera la connaissance du dernier né, il lui offrira également un maillot. Alors si j'en venais à soutenir le Tout Puissant Mazembe, Juremir pourrait y voir une trahison. Pourtant que serait l'amitié sans ses petites rivalités footballistiques ?

Plus que la déception de la défaite, il me confiait hier soir, surtout regretter les réjouissances qu'elle allait occasionner chez les grands rivaux de toujours : "on doit supporter aujourd'hui la grande fête des supporters de Grêmio. C'est la folie bleue. Il va falloir partir en vacances vite".

En attendant, un petit résumé pour remuer le couteau dans la plaie, avec deux beaux buts de Kabangu et Kaluyituka. Et une curieuse danse de joie du goal Kidiaba...

1 commentaire:

  1. J'ai vu sur ce sujet un rap amateur pas mal conduit :
    http://www.youtube.com/watch?v=ZqlBO4wzyVY

    Abraço.

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