vendredi 29 octobre 2010

The Gaslamp Killer revient par la Death Gate

Va que c'est la Toussaint mais, franchement, à choisir un titre pareil pour son nouvel EP, The Gaslamp Killer fait preuve d'un goût douteux. Death Gate, donc. Sorti il y a deux semaines sur le label Brainfeeder. Selon lui, "Death Gate traite de l'exploration des espaces entre la vie et la mort, et des bouleversants voyages intérieurs qui nous y attendent". J'ai beau être trop casanier pour ce type de voyages, j'étais impatient de découvrir les premières œuvres de Gaslamp depuis son travail inspiré sur l'OVNI qu'était l'album de Gonjasufi.

Death Gate : cinq titres, un peu plus d'un quart d'heure. Travail concis une nouvelle fois. Tendu, intense. Sur "Carpool Dummy", il faut par exemple tout le talent de GLK pour illustrer la définition du rythme que proposait Senghor, rythme "fait de répétitions qui ne se répètent pas". Ou pour assurer une "montée" toute en douceur sur le seul titre long de ce EP, "Shattering Inner Journey" qui évoque ces "bouleversants voyages intérieurs".

Sur Death Gate, on retrouve bien sûr son fidèle partenaire Gonjasufi, pour un terrible "When I'm in Awe", dans la même veine que leurs collaborations sur A Killer And A Sufi. La voix de Gonja y subit toujours le même traitement et semble passé par le filtre d'un porte-voix aux piles fatiguées. Comme tant d'autres ces temps-ci, GLK cède lui aussi au charme des langoureux grooves éthiopiens. Très réussi mais peut-être un peu paresseux. On pourrait en effet décrire le morceau comme une simple reprise samplée du "Bemin Sebeb Litlash" de Mahmoud Ahmed. Un titre extrait de son album Ere Mela Mela de 1975. Ca fait une vingtaine d'années que j'ai le disque et, franchement, je ne m'en suis jamais lassé. Je rejoins donc la critique d'ADNSound qui "regrette toutefois que Gaslamp Killer se soit contenté du sample dans l’état". Ces réserves posées, ça marche. Simple reprise, juste samplée, mais le son y est quand même gonflé et boosté. Quand je veux écouter l'original après, je suis obligé d'en monter sévère le son pour qu'il soutienne la comparaison en terme de volume.

Si en ayant tellement écouté "Bemin Sebeb Litlash", je trouve malgré tout ça très bien, alors ceux qui ne connaissent pas le morceau de Mahmoud Ahmed devraient au moins penser que c'est carrément génial !


Death Gate EP, ou comment nous rendre un peu plus impatient du premier album de The Gaslamp Killer.

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