mercredi 7 avril 2010

Un jour, j'ai nourri la girafe

Encore quelques jours avant de pouvoir découvrir les girafes du zoo de Lunaret. Je n'en fais pas une affaire personnelle mais quand on a des enfants qui n'en ont jamais vu, on est impatient de leur première fois face à cet animal si fascinant. De mon côté, cela doit bien faire une vingtaine d'années que je n'ai pas vu une girafe en vrai.

La dernière fois, c'était probablement au parc de Saint-Vrain alors que j'accompagnais un centre de loisirs maternel dont j'étais un des animateurs. Là-bas, les animaux sont soit-disant en liberté. En fait, c'est juste qu'ils ont de grandes cages que l'on peut traverser, du moins pour certaines, en voiture.

Les girafes, elles, étaient dans un enclos. Avec un groupe d'enfants, nous avons passé un bon moment à les contempler. Sensible à notre présence, une d'entre elles s'était approchée. Pour capter son attention, je lui ai tendu quelques feuilles mortes ramassées à mes pieds. Elle tendit son cou pour les brouter dans ma main. J'étais comme un gosse, émerveillé, et je recommençai plusieurs fois l'expérience. A chaque fois, elle se penchait et venait manger cette maigre pitance au creux de ma main. L'échange dura quelques instants mais cela reste un souvenir fort. La situation était tellement irréelle qu'aujourd'hui ce souvenir semble presque se confondre avec un rêve.

Voilà à quoi peut ressembler, dans la perspective de votre bras tendu, cet étrange spectacle :


On me dit que les girafes sont friandes de feuilles d'acacia. On constate cependant qu'elles font parfois moins les difficiles. Vous pourrez à bien juste titre me reprocher de m'être comporté comme le crétin moyen qui menace l'équilibre alimentaire des animaux en captivité, je plaiderais coupable. Réclamerais simplement les circonstances atténuantes : que la girafe accepte ma minable offrande, c'était comme un honneur qu'elle me faisait et j'ai simplement cherché à prolonger cet instant magique. Car c'était probablement la première et la dernière fois que de toute ma vie, pareille occasion se présentait. Nourrir la girafe, c'est une part d'enfance qui jaillit en vous.

Depuis, j'ai parfois entendu dire que ce n'était que pure légende que les lamas crachent. Pour ajouter à la dimension irréelle de cet après-midi au parc animalier de Saint-Vrain, je me souviens pourtant qu'un lama avait bel et bien craché à la figure d'un des gamins de notre centre de loisirs : une grosse chique en pleine poire, le gosse !

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