mardi 30 mars 2010

Elizeth Cardoso : 100 fois une autre fois

Elizeth Cardoso vient de passer le cap des 100 !!! Une annonce qui nécessite quelques précisions...

Aujourd'hui, je remarquais ainsi qu' "Outra Vez", interprété par Elizeth Cardoso, venait de passer la barre symbolique des 100 écoutes. Un chiffre énorme, qui lui vaut de caracoler une vingtaine d'unités devant le deuxième titre le plus écouté du répertoire. Mais quelle diabolique invention que ce compteur d'écoutes sur iTunes car, après tout, on s'en fout de savoir quels sont les morceaux de musique que l'on écoute le plus fréquemment ! Non que j'en fasse grand cas de ce compteur mais, parfois, il vient piquer ma curiosité en me révélant des titres ayant été beaucoup écoutés sans que je l'ai soupçonné. Avec le poids de l'objectivité, d'un point de vue quantifiable s'entend, se dessine un Top 50 individuel qui révèle ses propres surprises bien qu'issues exclusivement de ma discothèque. Et vu que, malgré des piles et des piles de vinyls, des rayonnages entiers de CDs, par commodité je n'écoute quasiment plus de musique qu'à partir d' iTunes, ce classement est bel et bien celui de ce que j'ai le plus écouté depuis son installation.

Pour comprendre pourquoi ce titre s'impose, jetez-y une oreille. Nous avons ici en 1 minute et 53 secondes une sorte de quintessence de la musique brésilienne : une voix d'exception accompagnée par l'incomparable batida de João Gilberto à la guitare.

Elizeth Cardoso, "Outra Vez", Canção do Amor Demais (1958)



Ce morceau est lui-même tiré d'un album historique, Canção do Amor Demais, enregistrée en 1958 par Elizeth Cardoso et uniquement composé des chansons écrites par Tom Jobim et Vinícius de Moraes. Cet "Outra Vez" était le seul titre ayant déjà été enregistré : par Dick Farney, en 1954. Pour le reste tous les autres morceaux étaient inédits. Et parce que c'était la première fois qu'un album était exclusivement composé de leur répertoire, celui-ci passe en quelque sorte pour l'acte de naissance de la bossa nova, laquelle fêtait son cinquantenaire en même temps que cet album en 2008, et dont nous rendions compte à l'époque (voir en bas de page).

Cet album est une borne pour quiconque souhaite comprendre la musique brésilienne contemporaine. Il fait partie de ces sources vers lesquelles il faut remonter. Ainsi, on découvrira déjà présente dans ces œuvres de jeunesse, par exemple sur "As Praias Desertas", une fascination chez le jeune Jobim pour une école classique française, notamment Debussy, fascination qui se fera plus manifeste lors de certains albums de la maturité, comme sur Urubu en 1976. On s'amusera de ce que celui-ci ait souhaité donner à l'orchestre une "simplicité quasi de chambre" : "seulement" (sic) 12 cordes, 2 trombones, une flûte, une trompette et une section rythmique. Une simplicité toute en baroque profusion. Mais une approche qui dit aussi sa volonté de reconnaissance auprès des classes moyennes et leur goût. La pochette ne dit pas autre chose, montrant Elizeth devant une bibliothèque de vieux livres reliés. Nous sommes loin de l'image d'Epinal de la bossa nova, avec ses insouciantes parties de plage des jeunes gens de bonne famille...

Il n'est pas question de nier que cet album fasse parfois son âge. Il a certes un peu vieilli, mais cela n'alterne en rien son charme. Je l'avais découvert il y a quelques années grâce à cette mine d'or de la musique brésilienne qu'était Loronix, le plus fantastique blog que j'ai jamais vu (abandonné depuis plus de six mois, tout le monde craint le pire pour son fondateur). "Outra Vez" s'étant tout de suite imposé comme un véritable coup de cœur, j'avais aussitôt entrepris à cette même source loronixienne d'approfondir mes connaissances sur cette artiste que je ne connaissais pas jusqu'alors, ô terrible lacune, Elizeth Cardoso.

Quelquefois les commémorations ont du bon, elles auront ainsi permis la réédition de cette œuvre patrimoniale de la musique brésilienne. C'est Biscoito Fino, un label indépendant, qui a ainsi donné une nouvelle vie à Canção do Amor Demais. Ce qui me permet de l'avoir désormais entre les mains et de lire avec curiosité les notes de pochette revenant sur la genèse de ce projet. Ou y découvrir les souvenirs de Vinícius griffonnés de sa main.

Il y insiste sur l'amitié qui les unissait tous les trois, Tom Jobim, Elizeth et lui. Et sur le fait que ce n'est pas seulement cette amitié qui conduisit le duo d'auteurs-compositeurs à la choisir elle plutôt qu'une autre interprète. "La diversité des sambas et des chansons exigeait une voix particulièrement accordée; qui possède un timbre populaire brésilien mais capable de s'élever au-dessus du strictement populaire; avec un registre ample et naturel dans les graves et les aigus et, principalement, une voix d'expérience, avec la force et l'âcreté de ceux qui ont aimé et souffert, affûtée par la patine de la vie. Et c'est ainsi que la Divina s'est imposée comme la Lune par une nuit de sérénade".

Quelques années plus tard, en 1963, Elizeth enregistrait un autre album consacré exclusivement aux chansons de Vinícius de Moraes. On constatait encore une fois avec quel talent elle s'appropriait ce répertoire. Sa version de l'ultra-rabaché "Consolação" est à classer parmi les toutes meilleures. Il faut voir avec quelle autorité elle empoigne ce standard ! Pour mieux l'incarner en mettant à jour la fragilité de qui à déjà connu ces blessures d'amour, cette voix d'expérience que recherchait Vinícius chez son interprète.

Elizeth Cardoso, "Consolação", Elizeth Interpreta Vinícius (1963)






En 2008, nous revenions dans une émission de Goutte de Funk (@ Divergence-FM) consacrée à Jorge Ben sur cet album qui fêtait alors ses cinquante ans, comme la bossa nova :

Pour situer le contexte dans lequel Jorge Ben a fait ses débuts, rappelons que la bossa nova fête en 2008 ses cinquante ans. En effet, c'est en 1958 que sort le 45t de João Gilberto, "Chega de Saudade", moment fondateur s'il en est. Mais 1958, c'est aussi et d'abord l'année qui voit paraître un album considéré comme une borne au sein de l'histoire musicale brésilienne, un album qui fête donc ses cinquante ans en 2008 : Canção do Amor Demais d'Elizeth Cardoso.

Au-delà de quelque connotation pop qui lui colle à la peau, la notion de songwriting prend tout son sens dans la musique populaire brésilienne, laquelle a toujours accordé une importance capitale à l'écriture de chansons et a donné le statut de standards à nombre de titres signés aussi bien par des artistes célèbres que par des compositeurs obscurs. Jorge Ben est à ce titre unique. Notre propos consiste à établir que son importance dans l'histoire de la musique brésilienne, en tant que créateur de standard, maître du songwriting, est au moins aussi grande que celle d'Antonio Carlos Jobim.

Jobim est l'homme qui a composé ce qui allait devenir la plupart des standards de la bossa nova. Principalement en collaborant avec Vinícius de Moraes, qui était jusqu'alors poète et diplomate. C'est donc en 1958 que leurs chansons étaient pour la première fois enregistrées sur un album leur étant exclusivement consacré : ce chef d'oeuvre d'Elizeth Cardoso, Canção do Amor Demais. Celle que les Brésiliens surnommaient la "Divina" rassembla à cette occasion 13 titres du répertoire de Jobim et Vinícius de Moraes. Plus encore que sa propre sa carrière d'interprète qui allait suivre, Vinícius confessait que cette période de l'enregistrement de l'album par Elizeth Cardoso restait un des moments forts de sa vie, notamment par la complicité qui le liait à Jobim, comme il en témoignait dans la chanson "Carta ao Tom 74", écrite avec Toquinho : "Rua Nascimento Silva 107, voce ensinando pra Elizete as canções de Canção do Amor Demais/Lembra que tempo feliz ai, que saudade/Ipanema era só felicidade/era como se o amor morresse em paz".

Jobim était également en charge des arrangements et la guitare était confiée à João Gilberto sur 2 titres, "Chega de saudade" et "Outra vez". C'est d'ailleurs l'apparition de ce dernier qui rend l'album historique. Luis Americo Jr. rapporte que pendant les séances d'enregistrement, encore tout jeune mais déjà acariâtre, il se permit ainsi de suggérer à la Divina d'interpréter "Chega de Saudade" sur un ton plus intimiste. La grande dame préféra le faire à son idée, "à l'ancienne" dira-t-on rétrospectivement. Et Dieu sait que finalement elle a bien fait. "Outra Vez", le titre que nous écoutons ce soir l'illustre, tant elle y fait la démonstration d'un chant parfait, 1 minute 53 qui contiennent déjà une forme de quintessence de tout ce qui fait l'incroyable richesse de la musique brésilienne. On préférera même sa version, à l'interprétation qu'en donne João Gilberto lui-même, tout à son murmure magnifique. Et signalons à ce propos que la grande dame ne lui tint pas rigueur de ces commentaires puisque, comme le rappelle fort à propos Zeca Louro de Loronix, João Gilberto accompagnait toujours Elizeth Cardoso sur son album Naturalmente, l'année suivante.

vendredi 26 mars 2010

Le Sivatherium, lourd ancêtre de la girafe

Les girafes sont arrivées au zoo de Lunaret. Il leur reste encore quelques jours pour se préparer mentalement à s'offrir aux regards du public. C'est aussi le temps pour réviser le sujet et se livrer à quelques petits traités de girafologie.

En premier lieu, la question des origines. Ainsi, la girafe n'est pas originaire d'Afrique. C'est dans ce qui serait aujourd'hui la Grèce et la Turquie, que l'on trouve trace, il y a une dizaine de millions d'années, de son ancêtre, le Bohlinia.

Pour casser un autre mythe, signalons que la girafe n'a pas toujours été cet animal long et élancé. A la Préhistoire, on comptait au moins une trentaine d'espèces de girafes, dont l'une, le Sivatherium pesait deux à trois tonnes, et était presque aussi gros qu'un éléphant. Le Sivatherium, littéralement "bête de Shiva", ressemblait donc à cela :


Bon, OK OK, je rigole. Je suis effondré de devoir le préciser mais l'image ci-dessus ne représente pas un sivatherium. Seule l'effrayante incrédulité d'un trop grand nombre de personnes circulant sur la toile m'oblige à rétablir la vérité. Cette photo n'est même pas un fake, il s'agit en fait d'une "création" publicitaire vantant les qualités de jumelles Zeiss. Cette campagne a d'ailleurs obtenu un prix.

jeudi 25 mars 2010

La girafe de la rue de la Duée (avant celles du Lunaret)

Enfin, elles arrivent. Qui ça ? Les girafes du zoo de Lunaret, à Montpellier, annoncées depuis déjà deux ans. Elles sont quatre. Mâles. S'ils s'adaptent bien, une femelle devrait les rejoindre d'ici deux ou trois ans. Elles sont déjà là mais ne seront visibles pour le public qu'à partir de la mi-avril.

En attendant, la dernière girafe que j'ai vu de près n'était qu'en peinture, sur une fresque au pochoir signée Mosko et Associés. Cette magnique fresque située rue de la Duée, dans le XXème arrondissement de Paris, a pendant des années égayé le quotidien des habitants du quartier. Elle mettait un peu de savane dans la ville. Rien moins.

Comme toutes les œuvres de leurs auteurs, elles étaient vouées à disparaître au gré des ravalements de façade et rénovations des quartiers populaires en pleine mutation où elles trouvaient place.

En décembre dernier, lors de mon dernier séjour parisien, il restait encore quelques traces de cette savane de la rue de la Duée. Plus pour longtemps. Les murs qui lui servaient de support étaient voués à la démolition prochaine. Longtemps squat d'artistes, à deux pas de la rue de Ménilmontant, à l'angle du Passage des Saint Simoniens, le bâtiment était menacé depuis pas mal d'années déjà.

Si les girafes font partie des espèces menacées de disparition, en va-t-il de même de l'expression artistique sauvage sur les murs de nos villes ? Si les friches et les terrains vagues se réduisent comme peau de chagrin, quel terrain d'expression restera-t-il à nos artistes de l'éphémère et du bitûme ? Pourtant, malgré la pression immobilière et l'inflation des loyers dans mon quartier en voie d'embourgeoisement déjà avancé, j'ai encore trouvé une expression artistique dynamique sur les murs, comme des offrandes en forme de résistance à l'impitoyable logique marchande qui dicte sa loi.

La poésie de ces œuvres tient aussi à leur fugacité : même pas des tatouages, juste de simples décalcomanies sur la peau minérale de Paname mais qui suffisent à notre enchantement.


Bol de Funk 2010

Huitième édition du festival marseillais du bon son groove, Bol de Funk. Je n'aurai pas l'occasion de m'y rendre mais je suis ravi d'annoncer l'événement. Cyril, son organisateur est un passionné qui tient le projet à bout de bras. On pourrait dire la même chose de Mister Cosmic Groove sur le versant montpelliérain de la chose et, d'ailleurs, nos deux bonhommes se retrouvent souvent à partager des têtes d'affiche, aléas des tournées européennes obligent. Cette année, c'est Sir Joe Quaterman & The Speedometer qui s'y collent. Ils seront ainsi sur la scène du JAM le vendredi, puis aux Dock des Suds, le samedi 3, pour la dernière des trois soirées de Bol de Funk...

Bol de Funk, c'est un festival de dimension familiale qui parvient à offrir ce qui se fait de mieux dans le style. Car, outre les concerts, on trouve toujours des nuits entières laissées aux DJs pour faire danser les foules, des films, des apéros. Autrement dit, la convivialité se mêle à une vison d'ensemble, cherchant toujours à s'inscrire dans un cadre culturel plus large que celui de la seule musique. Je profite d'ailleurs de l'occasion pour remercier Cyril de m'avoir invité plusieurs fois à participer à ce festival bon esprit où, en tant qu'authentique docteur en sociologie, je pouvais en direct laisser libre cours à mes élucubrations funk-a-logiques dans les émissions de Radio Grenouille qui rendaient compte de l'événement. C'est probablement de ce partenariat avec Radio Grenouille qu'est né ce personnage qui incarne le festival, décliné d'année en année, en une parodie de cet autre ami du petit déjeuner... Cette année, il se matérialise même en 3D, toujours aussi funky fresh et funky french, avec cette figurine signée J.Y.B. (un petit coup d'œil vers son site Hip Hop Sculpture mérite le détour).

Pour cette huitième édition, outre la double affiche de Sir Joe Quaterman et Ceux Qui Marchent Debout, le dernier soir, le temps fort sera peut-être le passage de l'incendiaire Hypnotic Brass Ensemble des Cohran Brothers qui, malheureusement, eux ne passeront pas par Montpellier. Un invité de marque est également annoncé en bonus : Magic Malik, qui se produira en live avec sa flûte et ensuite comme DJ. A signaler, côté projections : Stranger, un doc' sur Bernie Worrell...

Pour les infos pratiques et le détail de la programmation, le site Bol de Funk

jeudi 18 mars 2010

Eddie Bo Day : Hommage au Harpo du funk en 3-D

Il y a un an, le 18 mars 2009, nous quittait Eddie Bo, victime d'une crise cardiaque à la "veille" de devenir octogénaire*. Nous souhaitons ici lui rendre hommage et, pourquoi pas ?, décréter le 18 mars, le Eddie Bo Day, jour où nous honorerons sa mémoire dans ces colonnes, ici-même. Tout d'abord, parce qu'Eddie Bo était un artiste culte de la Nouvelle Orléans, à l'origine d'innombrables productions sous des noms divers. Ensuite, parce que nous avons une dette à l'égard de Monsieur Bo, Edwin Joseph Bocage de son vrai nom.

En effet, en 2006, quand nous avons proposé de faire une émission sur le funk à Divergence-FM, il fallut trouver très vite un titre et, à l'arrache, créer un générique. Le titre retenu fut Goutte de Funk. Quant au générique, c'est toujours le même qui est diffusé chaque mois : la voix de Betty Davis épelant les lettres F, U, N, K, avant que ne déboule "Pass The Hatchet", titre sur lequel je lance le sommaire de l'émission. Du basique mais de l'efficace, me dit-on... Je ne désespère pas que l'on produise, un jour, un générique plus sophistiqué mais, en attendant, cela fait quatre ans que ce proto-funk interprété par Roger & The Gypsies contribue à l'identité sonore de l'émission.

Roger & The Gypsies, "Pass The Hatchet"






Ce "Pass The Hatchet" de 1966 qui porte la patte d'Eddie Bo est cependant une source de colère et d'amertume pour lui. Comme il le racontait, dans une interview accordée au magazine Soul Bag (n°191, juin 2008) : "J'avais été à la pêche avec Tommy Ridgley et Irma Thomas et, en revenant, nous sommes passés au studio voir ce qui se passait, comme nous le faisions toujours. Le groupe du guitariste Stanley était en train d'enregistrer. Le producteur nous a demandé si on pouvait faire quelque chose de la chanson, et nous nous en sommes occupés. Irma n'a pas chanté, mais Tommy et moi si. C'est moi qui fais la plus grande partie des "Pass The Hatchet" qui ont contribué à faire de cette chanson une entité et d'autres personnes ont gagné de l'argent avec. On me demande parfois de l'interpréter mais je n'ai pas envie de chanter un morceau pour lequel je me suis fait escroquer".

Je repensais beaucoup à Eddie Bo et à ce refrain "passe-moi la hachette" ces derniers jours : et pour cause, j'étais moi-même armé d'une hachette en train de m'échiner à dessoucher des cyprès. Une pioche, une barre à mine, une hachette et pas mal d'huile coude. Aucun chimique. Mon labeur était certes plus modeste que celui de cet hymne de bûcheron funky en diable : "the bigger they come, the harder they fall, let me chop it !". Il n'empêche, j'étais soutenu mentalement dans ma besogne par ce groove dévastateur. Mais ceux qui parlent le mieux de "Pass The Hatchet" sont les artisans passionnés de Funky 16 Corners, site de référence pour tout ce qui concerne le son de NOLA : "Oooooohhhhhher. I cannot over-emphasize the power of the drums on this record. Though the beat is simple (compared to some of the mind-bending beats coming out of N.O.) - nobody….I mean NOBODY, recorded drums like New Orleans producers. They managed to capture a lot of the natural power of live drums on his records without sacrificing any of the clarity. The snares crack, the cymbals sizzle and the kick drum is DEEP. The bass comes in, followed by dual like the multi-layered guitars in the J.B.’s) and the second soloing on top. The whole time Eddie keeps popping up with interjections of ‘Chop It!’, ‘Timber!’ and funky grunts (there is an ‘UNHH!’ on this record that manages to carry in it the weight of ALL recorded funk). The song breaks in the middle (just long enough for the dancers to catch their breath) and restarts: ‘The Bigger they come, the harder the fall! Let me chop it…let me chop it…LET ME CHOP IT!" and the drums begin again with renewed force, followed by the sinister rattle of maraccas.When it stops, it stops without a fade, leaving the dancers with their heads spinning. Powerful stuff".

Eddie Bo est un des artisans majeurs du funk de la Nouvelle-Orléans, héritier de Professor Longhair, pote de Fats Domino, contemporain d'Allen Toussaint, il resta cependant dans l'ombre, malgré quelques tubes dans les années soixante. Sa carrière, commencée dans les années cinquante, fut prolifique, Eddie Bo se multipliant comme producteur et interprète sous divers noms. Mais s'il demeure inconnu du grand public (qui d'ailleurs ne connaît pas plus Allen Toussaint), les amateurs, collectionneurs et autres compilateurs savent l'apprécier à sa juste valeur. En son temps, elle ne fut pas toujours reconnue par ses producteurs et patrons de labels, souvent gérés par ces derniers sur le mode de l'arnaque généralisée. Ainsi, dès 1962, Eddie Bo claque la porte des labels Ric et Ron, dirigés par Joe Ruffino car, dit-il, "on me donnait des cacahuètes alors que je méritais des steaks ! J'ai fait gagner tellement d'argent à cet homme" (Soul Bag n°191).

Ces dernières années, Eddie Bo était devenu un des derniers dépositaires de ce style caractéristique du piano New Orleans, un style d'une telle complexité polyrythmique qu'elle nécessite que son interprète soit capable de penser en 3-D, rien que ça... "We play in what is called an unorthodox rhythmic pattern and you see I'm one of the last of the last piano players from around here. Right and left hand and nobody can duplicate it. And I had some people in Cleveland, Ohio, said they were trying to play my music at half-speed to try to figure it out. What's happening is, we have tro think three-dimensional in order to play that many rhythms at the same time. (...) So you have to play with that rhythmic pattern until it becomes a part of you. Cos' you've got to play one rhythm with one hand, another rhythm with the other hand and you gotta sing in another rhythm. So you've gotta think three-dimensional, or you will never get it. Your mind has to become three-dimensional. You got it ?" Pigé ?

Malgré la place considérable qu'il occupe sur la scène de la Nouvelle-Orléans, la musique ne fut pas la seule activité d'Eddie Bo. S'il fut un temps patron d'un club, El Grande, grâce aux gains d'un tiercé gagnant (!), son autre vrai métier fut celui de charpentier. Aussi, même s'il est crédité à un obscur David Robinson, le titre ci-dessous, "I'm a Carpenter" est très autobiographique.

David Robinson, "I'm a Carpenter, Part 1"






Ce savoir-faire fut d'ailleurs mis à l'ouvrage par le même Joe Ruffino qui ne lui donnait que des cacahuètes, puisqu'Eddie Bo fut l'artisan de son studio, le construisant de ses mains. Plus tard, quand il se retira du métier de la musique, la reconversion était toute trouvée : "je travaillais comme charpentier et je réfléchissais à beaucoup de choses, à la vie...". Et quand on lui fait remarquer qu'il est devenu un artiste culte pour les connaisseurs, il la joue modeste : "j'ai juste travaillé dans la musique, parce que c'était en moi, parce que c'était quelque chose que je voulais faire. Mais le travail de charpentier aussi est en moi. J'ai fait ça en parallèle à la musique : j'ai construit des maisons et je continue à le faire ! D'ailleurs, je suis en train d'en construire une pour moi...". Katrina est passée par là et c'est parce que son appartement, son studio (et ses bandes) furent détruits que ces talents dans le bâtiment furent à nouveau mis à contribution.

Pour l'anecdote, quand on connaît les lacunes du système de santé américain, on se demande si c'est le métier de musicien ou celui de charpentier qui lui donna l'assurance maladie qui lui permette de s'offrir un véritable lifting dentaire. Comme en témoigne cet "Avant" de la photo ci-dessous, alors que ces derniers temps, on le voyait avec une impeccable dentition d'une blancheur éclatante.

Ceux qui ont eu la chance de le voir sur scène récemment (il était ainsi à Paris pendant que Katrina dévastait sa maison) témoignent en général de sa fraîcheur. Comme le dit le photographe Jacob Blickenstaff, on avait l'impression qu'il en avait encore pour vingt ans dans le réservoir : "a youthful and keen man with 20 years of gas in the tank". L'extrait de son passage au Divan du Monde en 2007 l'illustre...



Le 18 mars devient donc le jour où l'on écoutera quelque extrait de l'œuvre de ce génial marxiste tendance Harpo du funk en 3-D, Eddie Bo.

Pour en savoir plus, quelques liens
- un article qui parle d'un de ses succès "Now Let's Popeye" et revient sur sa carrière...
- un mail touchant envoyé à Jacob Blickenstaff quinze jours avant sa mort...
- un passage en revue de quelques 45 Tours du bonhomme évoqué avec enthousiasme par les Funky 16 Corners...

* Il prétendait parfois avoir dix ans de moins, ainsi à Soul Bag il déclarait être né "le 20 septembre 1939. On me fait souvent naître en 1929, mais ça ne me dérange pas !"

lundi 15 mars 2010

Bibi Tanga en Cosmic Groove Session

Cosmic Groove, le rendez-vous montpelliérain des musiques soul et funk, inaugurait samedi la première de ses sessions printanières. C'est à Bibi Tanga & The Selenites que revenait la charge de les inaugurer. J'étais impatient de les voir sur scène à double titre : un nouvel album excellent, Dunya, et une vieille nostalgie de la fête en version Malka Family, groupe mythique auquel Bibi et son équipage sont liés par de multiples connections.

Mais je suis sorti finalement assez déçu par leur prestation. Certes, la musique de ce dernier album est parfois lunaire et l'accent n'y est pas mis que sur le côté festif du funk mais Dunya contient pourtant quelques titres ("Be Africa", "It's The Earth That Moves", "Shine"...) qu'on imaginait pouvoir mettre le feu sur le dancefloor dans leur version live. Ce ne fut guère le cas. Et c'est en raison d'un manque d'élan communicatif du groupe. Si le Professeur Inlassable semblait pourtant bien s'amuser de ses bidouillages sonores, si Rico, ex-Malka, était toujours impeccable à la guitare, que dire du jeune violoniste et clavier qui semblait tirer la tronche, bouche pincée, pas un sourire ?

Bien sûr, quand le leader chanteur est aussi le bassiste, rôle pilier dans le funk, cela laisse peu de place pour faire le mariolle et ambiancer comme il se doit. Si on ne demande pas à Bibi Tanga d'être aussi blagueur que Richard Bona, autre bassiste, qui aurait tranquille sa place au Jamel Comedy Club, il aurait quand même fallu un peu plus de lien, d'interaction avec le public. D'autant qu'il n'y avait pas la barrière de la langue. On se souvient que malgré celle-ci, Anthony Joseph, lors de la précédente Cosmic Groove Session, avait su briser la glace et entraîner le public dans son délire, alors que celui-ci ne comprenait pourtant goutte aux paroles complexes de celui-ci. La générosité du bonhomme et la fraîcheur du Spasm Band étaient tout bonnement contagieuses.

Il manquait de la chaleur à la prestation de Bibi Tanga et ses acolytes. Le funk n'est pas qu'une musique on the one, c'est aussi un esprit qu'il convient d'honorer. Et l'esprit du funk n'est pas descendu sur le JAM ce soir-là. You can't fake the funk, a-t-on coutume de dire : dans le funk, tu ne peux pas faire semblant. Or, les Sélénites n'ont pas respecté le conseil de Maître James Brown, dans le funk, faut mouiller le maillot. Tout simplement. L'élégance de leur mise n'y changera rien. Il demeure l'impression d'un manque d'implication. Un concert sans fioritures, probablement le même que la veille. Un seul rappel et un public qui a bien compris que ce n'était pas la peine d'en demander plus... Pour déployer son énergie et se donner au public, Anthony Joseph se met dans les bonnes dispositions en buvant du rhum, abondamment semble-t-il. Pour se décoincer et se livrer plus généreusement, peut-être que Bibi Tanga et les Sélénites devraient consommer quelques verres de ce vin rouge dont ils chantent les vertus dans leur single ?

Je suis peut-être un peu sévère mais si j'ai été quelque peu frustré de leur performance, au moins je ne me lasse pas de l'album...

mardi 9 mars 2010

Bibi Tanga : Objectif Lune et boussole funk

Chanter les louanges du vin pourrait être considéré comme l'acte de baptême de la Civilisation. Même les Evangiles admettent que "le bon vin réjouit le cœur de l'homme" ("Bonum vinum laetificat cor hominis", Ecclésiaste XL, 20). Quant à Euripide, dans Les Bacchantes, il estime qu'il s'agit d'un présent divin : Zeus "a donné aux mortels la vigne qui fait disparaître les chagrins". Si, depuis l'Antiquité, les poètes ont abondamment célébré les vertus sensuelles et spirituelles de ce doux breuvage, la version qui en fasse l'éloge par l'invitation à la danse restait à inventer. C'est chose faite. Grâce au "Red Wine" de Bibi Tanga & The Selenites, le funk se joint au chœur de l'humanité pour lever son verre à la subtile gloire du vin rouge.


Mais parce qu'il se place sous les auspices de Séléné plutôt que de Dionysos, leur album Dunya entraîne les corps dans une douce rêverie lunaire plutôt que dans une bacchanale débraillée. C'est justement sur cet équilibre-grand écart entre la Terre et la Lune que s'affirme le projet. En effet, on sait depuis l'Antiquité et un texte de Lucien de Samosate que les Sélénites sont les habitants de la Lune (appelation que l'on retrouvera plus tard chez H.G. Wells et quelques autres) tandis qu'en sango et en arabe Dunya (ou dûnîa) signifie le monde d'ici-bas...

Si je m'autorise cette digression hautement funk-a-logique, c'est bien parce que la musique de Bibi Tanga incarne cette double polarité terrestre et lunaire, laquelle s'exprime par la basse profonde qui plante un groove plein d'aplomb d'un côté et, de l'autre, par de discrets motifs de cordes. Conçue et élevée au domaine par le savant Professeur Inlassable, la musique de Bibi Tanga a trouvé sa véritable signature grâce à la présence de ces cordes lancinantes, étirées, comme ralenties, où le groove trouve un contrepoint dans leurs boucles mélancoliques. Déjà remarquées sur plusieurs titres de Yellow Gauze, ces cordes viennent nimber d'un halo mystérieux la musique de Bibi Tanga, aussi sûrement que le brouillard sur la lande une nuit de pleine lune.

Pour évoquer une référence française, peut-être à cause du titre "La Tour-Eiffel sidérale" qui y figure, peut-être parce que là aussi elle se mêle à des zigouigouis rétro-space, cette utilisation des cordes me rappelle l'album Trouble Fête d'Arthur H, une comparaison flatteuse pour le Professeur Inlassable puisque les cordes y étaient là réelles, jouées par le Quatuor Alhambra, et magnifiquement arrangées par Joseph Racaille.

Inlassable le Professeur certes, mais aussi Inclassable tant les Sélénites parviennent à créer un son original, résolument moderne, dépoussiérant le funk de ces scories passéistes qui encombrent trop les productions actuelles, souvent condamnées au banal revival. Sans jamais perdre le fil du groove, certes sur des tempos souvent alanguis, Dunya n'est pas la énième collection de breaks imparables joués au taquet mais une véritable création variant les ambiances et les émotions sans la moindre faute de goût. Jamais en effet album de funk français n'aura possédé pareille élégance.

Choisir la voie du funk aujourd'hui est le gage d'une sincérité artistique car, même si le funk irrigue encore une grande partie des musiques actuelles, c'est souvent en avançant masqué. A l'inverse, l'audience de ses plus dignes représentants reste désespérément confidentielle. Certes Bibi Tanga, à la tête des Grééments de Fortune, son autre formation, bénéficie d'une fenêtre médiatique de choix en étant le groupe-maison d'une émission de télé en vue (que je n'ai personnellement jamais regardé). A ce propos, est-ce pour marquer le contre-pied par rapport à celle-ci qu'il choisit, après avoir salué les Terriens, de se tourner vers les Sélénites ? Quoi qu'il en soit, demeurer fidèle au funk, comme l'est Bibi Tanga, révèle la passion de celui qui s'y adonne à visage découvert. Sur la Lune, les compas magnétiques ne fonctionnent pas mais Bibi trace sa route, guidé par la boussole du groove, sans jamais perdre la direction ni le sens du funk, qu'il soit afro, placé sous le signe du P, voire même sous celui du π (Rico, ancien de la Malka Family, fait partie de l'équipage sélénite).



De cet album dense et varié, "Red Wine", choisi comme single, est réjouissant à plus d'un titre. D'abord parce qu'il ne déroge pas à la sagesse des Anciens, "red red red wine make me feel so fine, red red red wine I got troubles on my mind" se faisant l'écho de Sophocle pour qui "l'ivresse délivre de la souffrance", ou d'Antiphane qui assurait que "se remplir continuellement de vin, voilà ce qui fait l'homme sans souci !". Ensuite, ce "Red Wine" est spécialement bienvenu parce qu'il affirme quelque chose d'un esprit français, à l'heure où celui-ci se voit trahi par la conception délétère et étriquée que cherchent à en donner les partisans du nauséabond débat sur l'identité nationale.

Seul un groupe français pouvait concilier dans une même chanson le funk et les bienfaits du vin rouge. Bibi Tanga & The Selenites incarne donc quelque chose de cet esprit français qui fait notre fierté. Et si son leader est d'origine centrafricaine et chante principalement en anglais, cela démontre simplement que la culture n'a pas de frontières. Et qu'elle ne se cantonne pas à la langue et à la défense de la francophonie. Parce que justement, comme l'écrit Patrick Chamoiseau, "il faut se moquer des langues, perdre l'orgueil de la langue" : seul compte l'imaginaire, qui va conditionner notre "idéal" et notre "rapport aux autres" (Ecrire en pays dominé). La France doit retrouver sa tradition de terre d'accueil car sa culture a longtemps pratiqué, comme la brésilienne, une forme d' "anthropophagie culturelle". Point de protectionnisme en la matière, au contraire, ouvrons-nous aux influences, avalons, ingérons, digérons. Bibi Tanga peut bien chanter dans un anglais très crédible et convaincant (après tout, c'est bien la moindre des choses pour un fils de diplomate d'être polyglotte), l'essentiel est de s'approprier une musique, une langue, une attitude. Pour l'attitude, Bibi Tanga cultive l'élégance vestimentaire tandis que, comme bassiste, non seulement il groove mais, en plus, parvient à toujours rester loose. Pour les ignares, rappelons que le loose n'a rien à voir avec la lose, mais renvoie à une décontraction, un relâchement qui est la caractéristique majeure du funk, tant dans l'attitude que dans la rythmique. Car, dans le funk, il ne suffit pas de groover, il faut groover loose. Fin de la leçon du Dr. Funkathus à destination des petites sections et des redoublants.

En outre, choisir l'anglais pour dire que le vin rouge aide à remonter le moral de celui qui est assailli par les soucis, a le mérite d'en finir avec une hypocrisie bien de chez nous. "Gotta find myself a couple of drinks" : si on chante le vin, on le fait avec la franchise de l'anglais. Qui va croire que l'on sort "boire un verre". Apprécions plutôt l'honnêteté des Anglais quand ils disent "a couple of drinks". Sans prétention, les paroles décrivent un Bibi qui traîne avec ses "homies", expression au charme très old school, oublie ses tracas en goûtant quelques verres et, même s'il se sent moins fine le matin venu, adoptera le même remède au prochain coup de déprime...

Et s' "il faut perdre l'orgueil de la langue", dixit Chamoiseau, ce n'est pas perdre pour autant son identité. A quoi bon le toubonisme, vaine manie de franciser les mots anglais, si c'est pour, au bout du compte, se retrouver avec un Président de la République, pur cancre, qui accueillait récemment Hillary Clinton en lui disant "bad time" pour lui signifier le mauvais temps ? A croire qu'à Copenhague, il n'avait pas remarqué que le réchauffement climatique pouvait aussi avoir une incidence sur le weather !

Laissons la conclusion à Patrick Chamoiseau pour se donner des airs savants : "L’imaginaire multilingue n’est pas nécessairement la connaissance de toutes les langues du monde, mais une disposition mentale qui vous permet d’avoir la soif de toutes les langues du monde". En parlant de soif, un dernier petit extrait pour la route ?

Bibi Tanga & The Selenites, "Red Wine", Dunya






Bibi Tanga sera demain soir au JAM, pour la première des Cosmic Groove Sessions printanières.

lundi 8 mars 2010

Goutte de Funk en podcast

GdF #4.4

Divergence vient de mettre aux podcasts. Super. Cela vient compléter la panoplie et valorise les programmes en les rendant plus accessibles.

Avant de retrouver prochainement la dernière émission, enregistrée vendredi dernier, voici celle du mois de février, la première à bénéficier de cette considérable mise-à-jour technologique. Une émission en grande partie consacrée à un hommage à Haïti, suivi de notre coup de cœur pour l'album de Galactic, Ya-Ka-May... Les fidèles de L'Elixir reconnaîtrons dans leur version sonore des thèmes abordés ici.





A télécharger ici donc... Goutte de Funk #4.4

Play-List :

Boukman Eksperyans, "Pwazon Rat", Vodou Adjae (1991)
Wyclef Jean, "24 e´ Tan Pou Viv", Welcome To Haiti Creole 101 (2004)
Boukman Eksperyans, "Ke'm Pa Soté", Vodou Adjae (1991)
Emeline Michel, "Tankou Melodi", Flan'm (1989)
Beethova Obas, "Pa Présé (Prends Ton Temps)", Pa Présé (1997)
Caetano Veloso & Gilberto Gil, "Haiti", Tropicália 2 (1993)
D'Angelo, "Chicken Grease", Voodoo (2000)
Noriel Vilela, "Pra lemanja Levar", Eis O "Ôme" (1968)
Os Tincoãs, "Na Beira do Mar", Os Tincoãs (1973)
Galactic , "Boe Money (ft. The Rebirth Brass Band)", Ya-Ka-May (2010)
Galactic, "Double It (ft. Big Freedia)", Ya-Ka-May (2010)
Galactic , "Do It Again (ft. Cheeky Blakk)", Ya-Ka-May (2010)
Galactic, "You Don't Know (ft. Glen David Andrews)", Ya-Ka-May (2010)
Timbaland, "Ease Off The Liquor", Shock Value II (2009)
Whitefield Brothers, "The Gift (feat. Edan & Mr. Lif)", Earthology (2009)
Georgia Anne Muldrow, "Doobie Down", Kings Ballad (2010)
Jimi Tenor & Tony Allen, "Mama England", Inspiration Information 4 (2009)

Mars ? La neige en attendant le printemps !

On commence sérieusement à trouver le temps long avec cet hiver qui n'en finit plus. Alors que le soleil de ces derniers jours semblait la promesse de moments de détente à, enfin, mettre le nez dehors, allongé dans la douceur printanière, voilà que le matelas qui s'offre à nous est... de neige !

Si cela a déjà bien fondu aujourd'hui, voici le spectacle insolite qui s'offrait à nous hier soir :

Dépaysant certes, mais très peu pour moi : j'aime pas le froid, j'aime pas l'hiver, j'aime pas la neige. Vivement le printemps ! Ou mieux encore, vivement l'été !